Le Cloître

Ce bâtiment a été construit au XVIIe siècle par la princesse de Chalais, Jeanne-Françoise de Talleyrand, fille de Biaise de Montluc. Issue d'une famille très catholique (son père, maréchal de France, a durement réprimé les révoltes protestantes en Périgord), elle se marie en 1587 avec Daniel de Talleyrand.

Cette famille était bien vue du roi : le fils de Jeanne-Françoise, Henri, étant un des compagnons de jeu du futur roi, Louis XIII. Henri, devenu adulte, va pourtant participer à un complot visant principalement le cardinal de Richelieu. Les grands féodaux considéraient alors que le cardinal menaçait leurs prérogatives.

Un complot se constitue autour de Monsieur, frère du roi : Henri de Talleyrand, appelé Chalais à la cour, est chargé d'assassiner Richelieu. La tentative tourne court mais Henri de Talleyrand est jugé à Nantes et condamné à être décapité le 19 août 1626. Ce complot est connu dans l'Histoire de sous le nom d' « Affaire Chalais ».

Sa mère fait construire le couvent dès son retour à Chalais. Elle le cède au révérend père de
Rancogne, de l'ordre des Augustins réformés de Bordeaux, contre la promesse d'avoir des prêtres parmi les moines pour s'occuper de la paroisse.

Les moines s'installent ainsi dans le couvent en 1629. De ce couvent il nous reste surtout le cloître. Sa particularité est d'avoir deux galeries superposées. Le rez de chaussée distribuait le réfectoire, la cuisine, les fours et certainement la salle capitulaire. Du premier étage, on atteignait les cellules. Le décor du cloître est très sobre. Des pilastres vont des piliers jusqu'à la toiture, les arcades sont décorées de bossage (pierres en rehaut), la galerie du premier étage est mise en valeur par une balustrade.

À la révolution française, les moines sont chassés et le bâtiment est occupé par la gendarmerie. Au milieu du XIXe siècle, le prince de Chalais, Hélie Roger Louis de Talleyrand rachète les murs pour en faire un collège.

En 1883, le prince décède sans héritiers directs. Il décide de léguer ses possessions (châteaux de Chalais, Mareuil, d'Excideuil, etc.) et l'ancien couvent à l'hospice de la ville. Cet hospice va installer des familles dans ce bâtiment, habité jusqu'en 1990. Depuis cette date, le site a été restauré, ouvert à la visite, aménagé pour recevoir des réceptions et des manifestations culturelles.

Cet édifice est aujourd’hui la propriété de la Maison de retraite de Chalais.

 

 




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