L'église Saint-ChristopheEglise_de_Saint-Christophe.png

Il apparaît aujourd'hui encore bien difficile d'écrire l'histoire de Saint-Christophe qui, bien avant d'être un quartier de Chalais, était non seulement une commune à part entière mais, qui plus est, en avait été séparée pendant les premiers siècles de leur existence conjointe par une zone marécageuse s'étendant dans la vallée de la Tude.

Le nom de Saint-Christophe n'était sûrement pas anodin. Ne disait-on pas « Regarde Saint-Christophe et va-t-en rassuré » ? Le secours du saint patron était certainement bien utile pour traverser cette zone marécageuse qui séparait Saint-Christophe de Chalais.

Au cours du XIXe siècle, les deux bourgades se réunissent grâce à l'implantation de la voie ferrée. Même si la voie semble aujourd'hui scinder en deux la petite agglomération, il ne nous faut pas oublier que c'est la construction de l'avenue de la gare et les remblais apportés grâce aux travaux ferrés qui ont permis d'établir un lien pérenne entre les petites villes, presque un siècle avant leur fusion administrative, qui eu lieu en 1946… faisant alors perdre à Chalais son titre peu enviable de « plus petite commune de France » avec seulement 36 hectares.

Il est vrai qu'aujourd'hui, nombre de Chalaisiens considèrent qu'ils entrent dans le quartier de Saint-Christophe en passant sous la voie ferrée, et pourtant, la "frontière" réelle est en fait la Tude, les deux tiers de l'avenue de la gare se trouvant bel et bien sur l'ancienne commune de Saint-Christophe. La Tude constituait même une limite importante puisque au delà de la séparation des deux bourgades, elle figurait aussi la frontière entre la Saintonge (Chalais) et l'Angoumois (Saint-Christophe) ou encore entre les diocèses de Saintes (Chalais) et de Périgueux (Saint Christophe).

D'UNE EGLISE A L'AUTRE

L'église actuelle de Saint-Christophe (phase 3) est en fait au mois la troisième qui fut construite au même endroit. En effet sous sa forme actuelle, elle date de 1890-1891, sa refondation fait l'objet d'un paragraphe ci-dessous. Il y avait donc auparavant une autre église (phase 2), sensiblement à la même place, mais orientée celle-ci. Et il apparaît que cette église précédente ne fut pas la première et pour cause: en 1890, lors des travaux pour réédifier l'église de Saint-Christophe, une pierre est découverte dans les fondations de l'ancienne église. Hilaire Lafitte, l'intendant du dernier prince, qui vivait encore à Chalais, était féru d'histoire et d'archéologie. On lui demande de se rendre sur la chantier où il récupère parmi les pierres de l'ancienne église une dalle de calcaire sur laquelle est gravé le texte suivant: " Le 17 mai 1603 nostre temple a este leve". Il s'agit bien ici de la pierre de fondation du temple protestant de Chalais. On peut ainsi en déduire que, lors de la construction de l'ancienne église de Saint-Christophe (phase 2), des matériaux provenant du temple protestant ont été utilisés en réemploi pour économiser des pierres. L'ancienne église de Saint-Christophe n'était donc pas antérieure au XVIIIème siècle. Même si aucune trace archéologique ni historique n'a pu être pour le moment trouvé, la probabilité est grande qu'il y ait eu encore avant une église à Saint-Christophe (phase 1). Il est aussi envisageable que l'on soit passé de la première à la seconde phase non par une réédification totale mais simplement par une édification partielle ou des agrandissements conséquents. Les Abbés Michon et Nanglard soulignent ainsi que, cure de l'ancien diocèse de Périgueux, l'église comprenait une nef suivie d'un cœur à chevet plat du XIIe siècle. Son mur nord possédait quelques modillons sculptés sous la corniche. Avant la modification de 1890, le cimetière de Saint-Christophe entourait l'église. Cela commençait à pose un certain nombre de soucis, en particulier d'hygiène. La commune était alors en pleine expansion, en particulier due à l'implantation de la voie ferrée. Ainsi dès 1870, le Conseil municipal décide l'achat d'un terrain pour y installer un nouveaux cimetière: il est situé dans l'angle formé par "le chemin de Saint-Christophe à Saint Aulaye et le chemin de servitude qui vient du Machenet et descend jusqu'au chemin de Saint-Christophe à Farzou".

On en arrive donc, concernant l'église, à la chronologie suivante: avant le XVIIIème siècle, une première église (phase 1), entre le XVIIIème et 1890, une seconde (phase 2) et depuis 1891 l'église actuelle (phase3).

L'ANCIENNE ÉGLISE DE SAINT-CHRISTOPHE (PHASE 2)

En 1745, dans les "agriers" de la commune on trouve une description de l'église paroissiale: autel, cloches, cimetière tenant d'un côté à la maison du sieur François Joubert, d'autre côté au N° suivant d'un bout à Bertrand Bouton et d'autre bout au chemin de Chalais à Rouffiac (actuellement la rue Emile Bon), desservie par messire François Joubert, curé de la Paroisse"

Dans ce même document, on retrouve également la description de la "maison presbytérale". On la voit ainsi " composée de trois chambres basses, d'une cuisine, de deux petites antichambres, d'une fourrière, d'une cour, de héraux,  et d'un jardin, confrontant d'un côté au sieur de Joubert d'autre côté et d'un bout au chemin de Chalais à Rouffiac, d'autre bout à Martial Soulard, appartenant à la cure de ladite paroisse, contenant 187 carreaux , estimée 12 livres." On retrouve son emplacement sur l'ancien cadastre.

Le 05 janvier 1808, une lettre adressée à Monsieur le Préfet par le Maire de Saint-Christophe. Il y est dit ceci: " IL y a environ 6 mois que je vous ai adressé une pétition et une lettre, lesquelles vous ont été remises par Monseigneur l'Evêque concernant notre église qui est en partie tombée. Nous désirerions, Monsieur, avoir la liberté de la faire reconstruire en forme de chapelle le tout au frais des habitants de notre commune au mare le franc. Je vous prie, Monsieur le Préfet, d'avoir la bonté de faire droit à notre pétition soit pour être autorisé ou non... Je vous prie, Monsieur, de bien vouloir m'honorer d'une réponse et d'en charger le porteur. Vous m'obligeriez on ne peut plus. J'ai l'honneur de vous saluer très respectueusement." Signé: J.N Lamballerie

Le ton assez sec de cette lettre et la formule de politesse très sobre ( qui contraste tellement avec les formules très ampoulées en usage) laisse penser que M. de Lamballerie était plutôt irrité de n'avoir pas reçu de réponse à une lettre antérieure.

On sait, d'après le Pouillé, que l'église a été réparée et restaurée en 1850, même si aucun autre document n'a pu être trouvé pour corroborer ce fait.

En 1893, on y construit une chaire à prêcher et une tribune.

L'année suivant, la commune demande que Saint-Christophe soit " érigée en succursale" de la paroisse de Chalais à laquelle elle était déjà réunie pour le culte depuis 1821, ce qui permettrait de substantielles économies aux paroissiens, le curé de Chalais devenant ainsi le desservant de Saint-Christophe.

Pour obtenir d'être érigée en succursale, la commune devait fournir divers documents dont en particulier " un tableau indicatif des villages, hameaux et maisons isolées", "le nombre total des habitants", " l'indication faite par les Ponts et Chaussées de la distance qui existe entre les diverses sections et l'église"...

Le plan et ces distances ont été retrouvée ainsi que le nombre d'habitants (577).

Dans les minutes de la Préfecture du 30 août 1864, il est dit: "la commune (de Saint-Christophe) s'est imposée de grands sacrifices pour la réparation de l'église et du presbytère..." Le Conseil municipal et le Conseil de fabrique sont favorable à cette érection qui est accordée le 30 mars 1865.

Le nouveau cimetière est installé en 1870 et il faut attendre 1882 pour que le Conseil municipal propose " de faire effectué des fouilles, afin que les familles qui le désirent puissent faire transférer les ossements de leurs aïeuls dans le nouveau cimetière".

Le 9 août 1883, le Conseil de fabrique demande à la commune " l'autorisation de reconstruire l'église devenu aujourd'hui tout à fait insuffisante, la population s'étant accrue depuis quelques temps de façon tout à fait considérable".

Le Conseil municipal décide alors à l'unanimité d'autoriser l'édification d'une nouvelle église sur terrain neuf appartenant à M. Paul Mousset, maire de Chalais, au lieu dit " la Grande Pièce" portée à la matrice cadastrale de Saint-Christophe sous le N° 134 Section B et d'affecter une somme de 4000 Frs à " prendre sur les fonds libres provenant de la vente de concessions dans le cimetière ou de tous autres terrains". Cette parcelle 134 était située au nord, derrière le presbytère, un peu à l'écart du bourg.

Le Conseil décide par la même occasion et à l'unanimité que l'église sera reconstruite " en moellons de démolition et en pierres de taille".

Au mois de mars 1884 a lieu une réunion extraordinaire du Conseil municipal à ce sujet. On apprend alors que les publications ont été faites, qu'une enquête de Commodo et Incommodo a eu lieu, qu'un commissaire enquêteur a dressé un procès verbal d'où il ressort " que de nombreuses protestations qui ont paru suffisamment fondées ont été présentées par plus de 40 habitants sérieusement intéressés".

 L e Conseil municipal donne une suite défavorable à ce projet et suit le désir des habitants qui demandent que l'église soit réédifiée sur place.

Un projet est alors lancé en 1887 visant à édifier une nouvelle église en lieu et place de celle existant déjà. Un plan est fait, un devis de 3300 Frs est proposé. Mais bien sûr, il faut l'autorisation de M. le Préfet qui trouve" que le prix des travaux est trop... faible". Le Conseil municipal lui répond que " le prix s'explique par la proximité du chemin de fer qui rend la main d'œuvre et les matériaux meilleur marché".

Le ministre de la Justice et des Cultes donne aussi son avis mais requiert quelques aménagements. Le Conseil des bâtiments de France approuve le projet sous réserve, là encore, de quelques modifications: "la charpente trop basse, (...)les chapelles trop cachées, (...) les fenêtres qui emploient trop de pierres, etc."

Un second projet est alors proposé et l'adjudication a lieu le 17 août 1889: " la reconstruction de l'église est attribuée à Montmidy Jean pour un montant de 32835.04 Frs". L'entrepreneur accorde une remise de 17% soit 5581.95 Frs. Ce qui laisse à payer la somme de 27253.05 Frs.

Pourtant, un certain nombre de travaux supplémentaires, non prévus dans le devis de M. Montmidy s'avèrent nécessaires, on a besoin en particulier " de fondations plus profondes pour le clocher, du déblaiement de l'ancien cimetière où une partie de l'église est construite, du chargement de brouettes de terre et cendres et du transport dans l'église, du triage avec soin des ossements et de leur transport à l'intérieur de l'église, les terres en trop devant être transportées pour remblai à l'extérieur", l'ensemble pour un total de 1678.12 Frs. A cette dépense il a fallu ajouter les diverses factures des charpentiers, serrurier, horloger, etc.

Le Conseil de fabrique qui réclamait depuis bien longtemps" la restauration de l'église" accepte les dépenses supplémentaires "vu la nécessité absolue de la reconstruction du monument ( et estimant) que la réparer pour l'agrandir serait gaspiller l'argent" et " n'hésite pas à consacrer à cette reconstruction tous les fonds disponibles (soit 17500 Frs) provenant d'une loterie autorisée à cette effet".

En 1887 déjà, ce même Conseil de fabrique déplorait que "l'église était insuffisante, (...) que les gens devaient rester dehors".

Le Conseil municipal fait les comptes. M. de Lamballerie avait fait un legs de 5000 Frs, le ministre des Cultes accorde une aide de 5400 Frs et l'évêque d'Angoulême autorise la vente par la Fabrique de 429 Frs de rente provenant des intérêts des 17500 Frs.

Le compte serait bon, mais il faut penser à l'accès à cette nouvelle église. L'ancienne petite église orientée est-ouest, ouvrait sur le chemin de Chalais à Rouffiac. La nouvelle orientée nord-sud, n'avait pas d'accès sur la route départementale. Il fallait acheter à trois propriétaires différents (MM. Mousset, Mion et Guérinaud) les parcelles destinées à former "l'avenue" permettant l'accès direct de la route à l'église, sans oublier les 100 Frs de frais d'enregistrement et d'honoraires de notaire. Personne n'était d'accord pour assumer cette charge supplémentaire ce qui nous donna une lettre très explicite de M. le curé à Monseigneur l'Evêque!

En 1890, le maire explique au Conseil municipal que certains habitants auraient aimés "que le clocher soit surmonter d'une flèche en pointe et couvert d'ardoises". Monsieur le Maire "ne demande pas mieux que d'être agréable aux habitants mais pense qu'il serait préférable de rester dans les plans et devis approuvés par l'administration supérieure". Il est suivi par cela par son conseil : il n'y aura pas de flèche en pointe au clocher !

Enfin, le 20 avril 1890, à trois heures du soir, devant les autorités civiles et religieuses, M. Castex, curé de Chalais, pose la première pierre de l'église de Saint-Christophe. Les travaux se déroulent sous la direction de M. Texier architecte et le plan de la nouvelle église forme une croix latine avec chevet droit.

En ce qui concerne les cloches, dès janvier 1888 alors que, sur tous les documents, l'église est dite "en très mauvais état" le Conseil de fabrique accepte une facture de 196 Frs et adresse une lettre à l'évêque "afin de soumettre à son approbation le vote des crédits nécessaires pour solder les dépenses faites au clocher et pour la pose de l'horloge". Ces dépenses se décomposent comme suit:

- frais de l'horloge: 67 Frs

- réparation du plancher du clocher et accessoires:  77 Frs

- réparation de la couverture du clocher: 52 Frs

Un peu plus tard, en 1890, devant le Conseil municipal, le maire expose que " par suite de l'installation dans le clocher de la nouvelle église d'une horloge que possède la commune, la nécessité d'une seconde cloche pour la sonnerie des heures s'impose, attendu que la cloche qui existe déjà est spécialement employée au service des offices religieux et, pour éviter l'inconvénient de déranger le mécanisme de l'horloge par des sonneries prolongées, ce qui est arrivé en ne se servant que d'une seule cloche, il serait fâcheux que cela se renouvelât vu que cette horloge est une pièce bien faite et d'une certaine valeur".

Un marché est alors passé avec M. Vauthier, fondeur de cloche à Saint-Emilion (Gironde) qui s'engage à fournir "une cloche de 250 Kg au prix de 2 Frs 90 le Kg, ainsi que les accessoires, transport et pose en garantie, le tout pour le prix de 855 Frs". Cette cloche doit arriver franco en gare de Chalais. Le Conseil approuve à l'unanimité et vote la somme nécessaire.

Il faut souligner ici l'importance des sonneries de cloches qui rythmaient la vie quotidienne (par exemple en 1906, suite à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le Conseil municipal de Saint-Christophe, vote une somme de 100 Frs pour payer "les sonneries civiles" des cloches "le matin au lever du soleil, à midi, et le soir au coucher du soleil".

Le 24 juin 1891, l'église est inaugurée. L'évènement est relaté dans "la semaine religieuse" du diocèse d'Angoulême (cahier bleu et cahier jaune). Quelques mois plus tard, le chemin de croix est érigé.

En 1901 on retrouve un devis pour "la construction du nouveau presbytère". Dans le cahier des charges il est dit: "l'entrepreneur sera tenu de démolir à ses frais l'ancien presbytère sauf le mur de clôture et les lieux d'aisance. Les matériaux en provenant seront sa propriété moyennant la somme de 800 Frs. Cette démolition n'aura lieu que lorsque le nouveau presbytère sera entièrement terminé que la commune en aura pris possession et que M. le curé y sera installé". La réception définitive des travaux est faite en 1904 mais le remboursement de l'emprunt se fait a hauteur de 2000 Frs pendant 12 ans ! Suite à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, c'est désormais la commune qui est propriétaire des bâtiments et terrains du presbytère. En 1907, on voit une délibération du Conseil municipal qui décode de louer à bail le presbytère et le jardinet attenant à l'abbé Marty pour 25 Frs par an à condition "qu'il assure les réparations: curage du puit et des fosses d'aisance, réfection des planchers, des murs de clôture du jardin et de la toiture". Par contre le presbytère est assuré contre l'incendie pour 4 Frs 45 par an.

LE MONUMENTS AU MORTS

Le maire, après avoir ouvert la séance, expose que c'est la première fois depuis les grands évènements qui nous ont amené la paix que le conseil se trouve réuni.

"Le 11 novembre 1918 sera une des plus grande date de l'histoire, de même que la guerre à laquelle elle met fin a été la plus terrible. C'est avec enthousiasme que nous saluons l'oeuvre glorieuse de nos soldats, que déjà partout on s'apprête à fêter se moment. Bientôt, en effet, ce sera leur retour. Jamais on le saura assez les admirer et les honorer. Mais à côté de la joie, il y aura aussi les larmes, à côté de la mère heureuse de presser sur son sein le fils chéri, il y aura la mère au cœur meurtri qui ne verra pas le sien. Et c'est pourquoi le premier devoir si s'impose et de glorifier ceux dont le sacrifice a sauvé la France. La première manifestation doit être en leur honneur, pour que leur linceul ne soit pas celui de l'oubli, il faut graver leur nom sur la pierre d'un monument, si modeste soit-il, qui perpétue leur souvenir et les rappelle aux générations futurs".

Extrait de la Délibération du Conseil municipal du 1/12/1918

Lors de la séance du Conseil municipal du 02 novembre 1919, le maire expose qu'il a prié tout ceux qui, dans la commune, ont été frappés dans leur affections les plus chères, d'ériger un monument destinés à perpétuer le souvenir des hommes " Morts pour la France".

Un comité est formé, il propose trois emplacement: la place publique, le cimetière, le bois en face du cimetière dont le propriétaire ferait don du terrain " à condition que sa dépouille soit mêlée plus tard à celles des hommes revenus des cimetières militaires."

La place publique est retenue, mais celle ci paraît trop petite. La construction d'un monument rendrait difficile la circulation des voitures et charrettes. Il faut l'élargir de 4 mètres.

En mai 1921, le maire propose de s'incliner respectueusement devant cette décision et de se mettre en mesure de réaliser ce projet. Trois riverains offrent gracieusement le terrain. La dépense s'élève à 1150 Frs. L'entrepreneur est retenu: M. Caumal, de Chazelles, pour un devis de 9400 Frs. M. Pajot élève aux Beaux Arts est choisi comme sculpteur. Le piédestal ainsi que le "poilu" sont prévus en pierre dure. Les travaux sont réceptionnés le 14 février 1923.

Lors de la séance du conseil municipal du 2 septembre suivant, il est décidé de créer un entourage à ce monument. Il doit être composer de 24 panneaux de 0.50 x 0.80 de hauteur, dont 12 représentant une croix de guerre et les 12 autres, les attributs de guerre: casque, cuirasse, épées etc...

La conception en est originale mais l'exécution parait difficile car elle nécessite tout de même 500 kg de fer! Le coût de cet entourage s'élève à 1450 frs et est assumé par l'Etat, la commune et un don de Madame de Lamballerie.

Il faut noter que le "poilu" regardait la route. Mais, suite à l'accident survenu à Saint-Aulaye, lors d'une commémoration, il a récemment été retourné face à l'église, pour des raisons de sécurité.

LE CONSEIL DE FABRIQUE

Il se réunissait d'ordinaire dans la maison presbytérale et était composé d'un président, d'un secrétaire, d'un trésorier et d'un certain nombre de fabriciens. Le conseil était élu par l'ensemble des paroissiens, un dimanche "devant la porte principale de l'église à l'issu de la messe dominicale".

Il gérait l'argent du casuel, c'est à dire les petits revenus: vente de cierges, location des chaises, dons pour faire dire des messes et s'occupaient de l'entretien courant de l'église. Ces revenus n'étaient pas suffisant bien sûr en cas de gros travaux. Une demande d'aide était alors adressée au Conseil municipal comme en 1860 où une somme de 650 Frs était nécessaire pour réparer " le mur du presbytère côté sud qui menace ruine et pour l'achat d'une chaire à prêcher". Mais la commune n'était pas très riche non plus, puisque en réponse à la demande, M. le Préfet "estimant que les ressources de la commune sont insuffisantes demande à M. le Maire de Saint-Christophe de voter des ressources extraordinaires".

Lorsqu'il s'agissait de sommes importantes: legs, dons ou gros travaux comme ce fut le cas en 1888 pour "solder la réparation faite au clocher et la pose de l'horloge soit 196 Frs, le Conseil de fabrique en référait à Monseigneur l'Evêque pour avoir son avis. En 1888, le Conseil de fabrique comptait 6 membres: M. Angeloy Antoine Sylvain président (il était maire de Saint-Christophe), M. Dumergue, secrétaire, curé de Saint-Christophe, M. Désage Dumoulin Jean, trésorier, conseiller municipal, M. Guillot Pierre, conseiller municipal, M. Guérinau Guillaume, conseiller municipal, M. Manem Jean, conseiller municipal.

 

                                                                   C.DUMORA et G.GOUDET

                                 D'après les Archives départementales, diocésaines et municipales.

 

 

 




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